Cette première moitié de l’année a été l’occasion de multiplier les nouvelles expériences de lecture ! Je me suis frottée à des genres et histoires divers, mais sans pour autant oublier mes fondamentaux (les polaaars ❤️)… Et je me suis fait plaisir ! C’est parti pour ce Bookworm : Juin 2021 !
Les lectures sympas de ce début d’année
Le jeu de la Dame, de Walter Tevis
Le Jeu de la Dame est un roman de Walter Tevis, qui suit Beth Harmon, une orpheline passionnée d’échecs. Il y est question d’apprentissage, d’addiction et d’échecs, le tout sur fond de Guerre Froide et de balbutiements de féminisme.
« Kentucky, 1957. Après la mort de sa mère, Beth Harmon, neuf ans, est placée dans un orphelinat où l’on donne aux enfants de mystérieuses « vitamines » censées les apaiser. Un vieux gardien passionné d’échecs lui en apprend les règles. Beth commence alors à gagner, trop vite, trop facilement. Plus rien n’arrêtera l’enfant prodige pour conquérir le monde des échecs et devenir une championne. Mais, si Beth prédit sans faute les mouvements sur l’échiquier, son obsession et son addiction la feront trébucher plus d’une fois dans la vie réelle.
La lecture était vraiment plaisante et très fluide grâce au style de l’auteur, à la fois simple et efficace. Son narrateur omniscient nous livre jusqu’aux plus profonds état d’âmes de son personnage principal, ce qui nous aide à nous sentir plus proches de cette personnalité écorchée hors normes. Je me suis assez rapidement retrouvée embarquée dans l’histoire et dans la frénésie des tournois d’échecs, sport cérébral immémorial auquel le roman rend un bel hommage. C’est la première belle découverte de ce Bookworm de juin 2021 ! Maintenant, il ne me reste plus qu’à attaquer la mini-série Netflix, ahah.
La saison des feux, de Céleste Ng
La saison des feux est un roman de Céleste Ng qui se déroule dans une banlieue américaine luxueuse, convenable et où le voile des apparences semble indestructible. L’auteur y dénonce l’hypocrisie comme agrégateur sociétal factice ainsi que la faiblesse de cette société factice face à deux éléments perturbateurs.
Rues bien droites, pelouses au cordeau : rien ne dépasse. À Shaker Heights, banlieue huppée de Cleveland, tout est luxe, calme et sérénité… Dans ce tableau bourgeois, les Richardson ne détonnent pas. Père avocat. Quatre ados sans histoire. La famille modèle. Tout le contraire de leurs nouveaux locataires : Mia Warren, artiste photographe, anticonformiste et bohême à souhait, et sa fille Pearl. Elles sont aussi nomades que les Richardson sont sédentaires, aussi libres qu’ils sont prisonniers des apparences… Alors qu’au début la cohabitation semble plutôt chaleureuse, insensiblement, les rapports vont se crisper. La tension montera dangereusement… jusqu’à l’embrasement ?
Le récit est bien construit, on y entre rapidement et pleinement au fil des pages. Cette critique sociétale intelligente sur fonds de relations mère/fille, de secrets de famille, de racisme et d’adoption est formulée à travers chacun des personnages. Les deux protagonistes, en osant être elles-mêmes, entrouvrent une porte qui laisse entrevoir la liberté aux habitants de cette communauté rigide et intransigeante… et qui ne pourra plus être refermée.
Sacrifices, de Ellison Cooper
Sacrifices est le second roman d’Ellison Cooper mettant en scène la spécialiste en sciences comportementales Sawyer Altair. L’auteur nous convie à la traque d’un tueur en série amateur de mythologique, sur fond de quête de réponses de sa protagoniste.
Neuroscientifique, spécialiste du comportement des psychopathes, Sayer Altair est appelée d’urgence par le FBI. On vient de retrouver des ossements humains dans une grotte perdue du parc national de Shenandoah. Un tueur semble y déposer ses victimes depuis des décennies. Lorsque l’affaire est reliée à la disparition inquiétante d’une femme et de sa petite fille quelques mois auparavant, une course contre la montre s’engage pour les retrouver avant l’issue fatale.
Alors que l’enquête semble au point mort, un psychopathe anonyme dont Sayer étudie le profil, le Sujet 037, lui propose son aide. Mais peut-elle vraiment lui faire confiance ?
J’avais déjà beaucoup aimé Rituels du même auteur, et Sacrifices ne m’a déçue à aucun moment ! La qualité et la frénésie de l’intrigue ne laissent aucun temps mort, aucun répit jusqu’à l’ultime twist du roman. L’auteur sait ciseler finement la psychologie et le caractère de ses personnages ; j’apprécie particulièrement d’apprendre à connaître un peu plus au fil des livres, à mesure que l’on égraine les chapitres. Un troisième roman est en prévision, j’ai déjà hâte de mettre la main dessus !
35 ans (dont 15 avant internet), de Nora Hamzawi
35 ans (dont 15 avant internet) est le second roman de l’humoriste Nora Hamzawi. S’y succèdent de nouveau et avec toujours autant d’auto-dérision et de lucidité des anecdotes et tranches de vie désopilantes mais qui semblent à la fois tellement familières parce que tout aurait pu nous arriver.
Des cigarettes en chocolat à la clope électronique, du Nokia 3310 à l’Iphone, de Snake à Instagram, elle nous livre le récit de son passage à l’âge adulte sans passer par la case Tinder.
Partagée entre l’envie d’avoir des likes et la nostalgie du temps d’avant les réseaux sociaux, elle se demande comment évoluer sereinement dans un monde où tout ce qui nous entoure n’existait pas au moment de se construire.
Parfois mélancolique, souvent acide et toujours drôle, Nora dresse un portrait-robot sans fard de nos névroses à tous.
J’ai de nouveau beaucoup ri au fil des pages de ce second roman ! Sans forcément avoir le même vécu que l’auteur, j’ai partagé avec elle la nostalgie et les interrogations un peu angoissantes sur la société d’aujourd’hui. La lecture n’en a pas été moins plaisante pour autant, bien au contraire !
Les lectures un peu moins sympas
Comme précédemment, j’ai connu quelques moments difficiles avec :
- Seoul Copycat, de Lee Jong-Kwan : que dire d’un roman dont le twist de fin se devine dès le second chapitre ?
- Inspection, de Josh Malerman : très bavard et avec de gros problèmes de rythme dans la narration, j’ai vraiment eu du mal à atteindre la fin
- Red Queen (T1), de Victoria Aveyard : inutilement long et très prévisible à tous les niveaux, malgré un univers plutôt sympa
- Arsène Lupin : Gentleman cambrioleur, de Maurice Leblanc : le ton un peu trop enjoué de la narration 100% du temps, c’était trop pour moi…
Voilà pour ce Bookworm: juin 2021 et pour les romans qui ont occupé quelques heures de mon début d’année. J’essaie de lire un peu de tout mais je reviens toujours assez inconsciemment à un bon polar. Il y aura à coup sûr plus de diversité dans le prochain bilan ! 😊
Et vous, qu’avez-vous lu récemment ? Quel livre recommanderiez-vous à un(e) ami(e) en quête d’un livre qu’il/elle ne saura pas lâcher avant la fin ?