Il y a quelque chose d’à la fois séduisant et de bizarrement angoissant à l’idée de vivre sur une île presque au milieu de nulle part. On fantasme généralement sur la tranquillité à laquelle cet éloignement est censé se prêter, ou au boost de créativité induit par ce rythme de vie hors du temps et des tracas citadins. Alors lorsque se présente la possibilité de goûter à la vie insulaire l’espace d’une journée: je fonce ! Vent du large, embruns et dépaysement garanti : cap sur l’île du Stromboli, pour une ballade au grand air sur cette île volcanique hors du commun !
Quelques bateaux et ferries à destination de l’île du Stromboli partent de nombreux ports italiens. Pour ma part, la traversée s’est effectuée depuis Tropéa (dont je vous reparlerais prochainement) et a duré à peu près 2h45. Soleil, vent et embruns étaient au rendez-vous pour rendre la traversée mémorable à tous les niveaux, et il fallait régulièrement changer de place pour apercevoir au loin les autres îles éoliennes, la Sicile ou un petit bateau de pêcheur. Tout autour de nous: l’immensité d’une mer peu agitée et d’un bleu sombre. Le genre de vision habituellement associée à un profond sentiment de plénitude qui ne nous est que rarement accessible lorsqu’on vit en ville. Dépaysement et grand bol d’air frais assurés !
L’île vit au rythme des allées et venues des bateaux, qu’ils déchargent des denrées à destination des multiples petites supérettes indépendantes de l’île. Si l’on fantasme ordinairement la vie insulaire comme une vie paisible et tranquille, à l’abri de toute agitation, ce n’est clairement pas le cas de l’île du Stromboli, qui voit défiler un flot incessant de touristes en saison estivale.
Se promener sur l’île du Stromboli, c’est s’enfoncer dans un dédale de rues toutes plus sinueuses les unes que les autres. On flâne, on déambule, on s’arrête devant un détail architectural saisissant par sa singularité. On s’arrête à l’ombre d’une grande bâtisse pour se mettre hors de portée du soleil et prendre le temps de souffler un peu entre deux découvertes saisissantes. On regarde passer scooters et Apetta – les mini voitures des habitants qui se faufilent dans les ruelles étroites – dans un ballet incessant. On ne peut également qu’admirer la virtuosité avec laquelle tous évitent les touristes étourdis qui déambulent en zigzaguant, le nez rivé sur leur téléphone portable ou sur leur appareil photo.
Après de longues minutes d’ascension en plein soleil (37°, aïe…), la rue sinueuse s’agrandit pour finir par déboucher sur une petite place pavée à l’ombre de l’immense église San Vicenzzo qui nous domine de toute sa hauteur et semble vouloir nous écraser. Un peu plus loin sur la droite, une terrasse domine le paysage verdoyant et les quelques maisons en contrebas. Au loin, une mer d’un bleu profond qui s’étend à perte de vue.
Si après les 2h30 de traversée les estomacs commencent à crier famine, foncez manger une pizza chez Da Luciano, où l’on vous accueillera avec un sourire qui réchauffe le coeur et avec bonne humeur (à l’exception d’un serveur vraiment désagréable qui bouscule et engueule les clients, et qui a sans doute loupé sa vocation).
Chez Luciano, les pizza sont faîtes maison, avec le plus grand soin et sont correctement garnies. Attention, on ne parle pas des pizzas qu’on peut manger en France qui dégueulent de fromage fondu non identifiés et d’ingrédients impossibles à reconnaître ou – au contraire – qui paraissent un peu dégarnies avec un bord sec de 3 cm tout autour. Non ! On parle de cette petite merveille, que l’on peut déguster à l’ombre en terrasse avec vue sur la mer.
C’est généralement le moment idéal de la journée pour une pause désaltérante. Sur la terrasse se trouve l’entrée du Ritrovo Ingrid, un bar de bord de mer dans son jus avec de la mosaïque à ne plus savoir où donner de la tête, des tables rondes et chaises en fer forgé et surtout – surtout ! – une une incroyable terrasse panoramique offrant une vue imprenable sur les plages de sable noir.
Vient finalement le moment de prendre la mer pour le voyage du retour et de dire au revoir à cette île singulière et magnifique, à son imposant volcan, ses petites rues étroites, ses bâtisses au style incroyable (sans oublier ses pizzas !)… Je ne sais pas encore quand je poserais de nouveau le pied sur le sable noir de l’île du Stromboli, mais je sais que lorsque j’y retournerais, cela sera pour un séjour beaucoup plus long et pour une ascension nocturne du volcan ! D’ici là, si les voyages vous passionnent, jetez un oeil juste ici 😉
Vous imagineriez-vous partir en vacances ou même vivre sur une île ?